Chambres

Quelques idées de chambres


Comme en apesanteur

C'est l'architecte bruxellois Jacques van Haren de l'agence AXV *qui a conçu cette chambre d'un grand appartement parisien. Résolument contemporaine, ouverte sur la salle de bains, elle se décline dans une sophistication minimale où les éléments semblent flotter dans une harmonie de blanc et de bois clair style Shaker revisité. Monumental, le lit à tête articulée est encastré dans une plate-forme en bois chloré puis verni dont le piètement en retrait semble effleurer le parquet de chêne brossé. Il s'appuie devant un long chevet logé dans un renfoncement bordé par deux colonnes, entre lesquelles se détache un module de Placoplâtre, comme une tête de lit suspendue. Il dissimule le système d'éclairage indirect en tubes lumineux qui accentue encore l'impression de relief et d'apesanteur.

Avec bain

Pour donner de l'intimité et un côté voyage à cette chambre, la créatrice Valérie Barkowski (Mia Zia*), l'a abritée sous un velum tendu sur des poteaux de bois brut, recréant ainsi l'atmosphère d'une tente nomade à laquelle on aurait apporté le confort d'un lit géant en teck naturel brut (Ethnicraft pour Mia Zia*). Côté bain, la baignoire en fonte laquée orange reste dans l'esprit exotique du rouge sombre des murs et du sol. Les coussins et les couvertures en laine rayée (Mia Zia*), déclinés dans des harmonies de couleurs chaudes, accentuent encore cet esprit. Malle indienne (Chambre19*), lampe "Jeldé" (Espace Lumière*), robinetterie "Broadway" en nickel brillant (JCD Création*).

Une chambre dressing

Cette chambre située dans un deux-pièces parisien était handicapée par un conduit de cheminée proéminent. La maîtresse des lieux, bricoleuse invétérée a tiré parti de ce défaut en y aménageant un grand vestiaire. Avec ses rideaux double épaisseur en Tyvek (non-tissé) et organdi (Maison Georgette*) qui coulissent sur un tube en métal (Weber Métaux*), cette garde-robe apporte gaieté et fantaisie à la pièce. A l'intérieur, on a installé des penderies et des étagères, sur le conduit ont été fixés des crochets de boucherie qui servent à accrocher foulards et écharpes. Nul autre meuble que le lit, posé sur un socle à tiroirs et recouvert d'un couvre-lit chinois (Pan*) et de deux autres faits maison. Lanterne (Miller & Bertaux*).

Avec grand écran

Conçue en mezzanine d'un petit appartement par les architectes Karine Chartier et Thomas Corbasson*, cette pièce minimaliste aux murs dépouillés était le lieu idéal à équiper d'un home cinéma. En dehors du lit, sur lequel on peut s'installer confortablement, aucun meuble : les rangements sont tous dissumulés dans une partie de l'estrade placée sous l'écran. Un vidéo projecteur, le Domino 20 de Sim2 (Movie Store*), a été placé à la tête du lit et ses enceintes dissimulées dans la pièce. Drap en lin (La Paresse en Douce*).

Comme une suite

Pied-à-terre parisien réalisé par l'architecte Marianne Pascal*, cette petite chambre rassemble, un peu à la façon d'un hôtel de luxe, tout ce qui ne donne pas envie de sortir, parce que c'est plus confortable chez soi : un lit, une grande télévision à écran plat, une baignoire intégrée dans un meuble élégant en chêne clair, qui dissimule également un mini-réfrigérateur, des rangements, les hauts-parleurs de la chaîne stéréo...Fauteuil en plastique orange, design Piero Lissoni pour Kartell*. Drap en lin teint (Jeanine Cros*).

Une chambre salon

Dans un atelier parisien, Sophie Lescot a aménagé, à partir de meubles et d'objets de sa boutique Le Bateau de Safran*, une chambre d'inspiration indienne, comme un petit salon sensuel. L'espace est délimité, au mur par un sari du Bengale vert d'eau, au sol par des nattes en jonc de rivière posées sur un dallage de carreaux de céramique ancien. Sur le haut du lit indien XIXème, boutis nomades et nombreux coussins. Pour recevoir, une table coloniale du XIXème, en palissandre, recouverte d'une nappe en organdi brodée par les soeurs d'un couvent du Kerala.

Une chambre lounge

En installant sa chambre dans la pièce de réception de son appartement Directoire, un parolier parisien a choisi d'en faire une pièce à vivre, pour profiter pleinement de la lumière distillée par la grande verrière d'inspiration Renaissance italienne. Confort avant tout : le feu crépite dans la monumentale cheminée en marbre d'origine, la méridienne Vidéo Lounge (Christophe Pillet pour Domeau & Pérès*) s'étire devant la fenêtre, un plaid en mohair (Lafayette Maison*) invite à la paresse sur le lit. Lampe (Noguchi chez Sentou Galerie*), photo de Paul Lepreux, vases (Habitat* et Marcel Marongiu pour Artoria*), linge de lit (Calvin Klein au Lafayette Maison*).

Avec douche

Ouverte sur la chambre, dans le souci de ne pas casser l'espace et de laisser circuler la lumière, cette salle d'eau conçue par l'architecte Eric Parisis* l'a été dans un style très graphique, comme un clin d'oeil à l'artiste Jean-Pierre Raynaud. Au-dessus du lavabo de collectivité, le mur, recouvert de carreaux blancs, forme une étagère, elle-même surmontée par un étroit miroir horizontal. Des draps et des serviettes éponge (Descamps*), un plaid à fleurs (Home Autour du Monde*) et une toile d'Olivier Bénon réveillent l'ensemble de leurs couleurs claquantes. Tapis rayé (Chambre 19*), appliques (Jeldé*). Contre la paroi, chaise alsacienne en bois sculpté.

Couleur et poésie

La chambre de Christine Puech, styliste au magazine Marie Claire Maison, est un cube posé le long d'une verrière, séparé du reste de l'ancien atelier de confection qu'elle a transformé en loft par un paravent de plâtre.
Les murs ont été peints en brun ("Pantalon" Farrow & Ball*) à la même hauteur que le muret de séparation pour créer une sensation de confort et d'intimité, tandis qu'un grand miroir de cheminée couleur ardoise agrandit l'espace et réfléchit la lumière. Le lit, qui occupe la quasi-totalité de la pièce, est recouvert de taies et de draps kaki et rouge en coton (Le Printemps), d'une housse de couette (IKEA) reteinte en rouge (teintures Dylon**) et d'un boutis ancien en satin de coton bleu et rouge (Maison Fassier***). La tête de lit est une pièce de lin ancien ornée de grisgris grec, mexicain ou libanais et de miroirs dépareillés.

Blanc théâtral

Pour moderniser trois chambres de l'Oustau de Baumanière*, leur hôtel des Baux-de-Provence, Genviève et Jean-Paul Charrial ont fait appel au facétieux Stéphane Plassier**, créateur de mode et de déco. Il a imaginé cet espace immaculé qui s'articule autour d'un étonnant panneau de bois style XVIIIème. Côté chambre, il fait office de tête de lit et intègre tablettes de chevet, éclairages de lecture en métal brossé et une horloge-veilleuse en verre sablé qui projette sur le lit un joli halo lumineux. Tandis que derrière, un espace dévolu au rangement séparé du reste de la pièce par un mur de voilage blanc permet de "poser ses bagages sans rien défigurer".

Une chambre bureau

Dans un ancien atelier de confection, l'architecte d'intérieur Eric Gizard*, a aménagé une chambre bureau à la manière d'un cosy corner moderne. Pour casser le volume sous plafond (3,40 m), les murs ont été habillés à mi-hauteur de frêne. Ce "lambris" abrite une longue niche-étagère courant sur le mur à la hauteur d'un bureau qui le prolonge, ainsi qu'un éclairage fluo, caché dans sa partie supérieure, qui colore le mur la nuit venue. Un fauteuil recouvert de poulain chocolat, des rideaux en alpaga marron, un couvre-lit des années 70 et des suspensions années 50, de chaque côté du lit, complètent cet élégant décor masculin.

Meubles raffinés et tissus kitsch

En déco, la tendance aujourd’hui est au mélange de styles. On remet en question les idées reçues pour réinventer la fantaisie.
Comme dans cette chambre au décor XVIIIe de murs pastel, aux têtes de lit XVIIIe en bois foncé avec, au mur, un immense portrait d’ancêtres chinois et un miroir ancien.
Ici, c’est la couleur qui fait le lien entre le raffinement et le kitsch : les draps anciens en lin teint, les coussins en soie et viscose à motifs chinois, le dessus de lit indien en lin, la couverture en matière synthétique chinoise et, aux pieds du lit, la table basse africaine aux motifs en perles brodées.

Élégances masculines

Dans son petit appartement parisien, le créateur Christophe Delcourt* a peint les murs de sa chambre en ocre jaune “pour compenser la tristesse de la lumière parisienne”.
L’ambiance est d’autant plus douce que la lumière est tamisée par des panneaux en toile de lin pliée inspirés des origamis japonais de Pietro Seminelli (en vente à la Galerie Christophe Delcourt).
Un guéridon colonial du XIXe siècle fait office de table de nuit. La suspension en papier, la lampe et l’armoire en chêne sont des créations de Christophe Delcourt.

60’s, l’ambiance pétillante des années pop

Dans l’oasis de Rancho Mirage (désert Californien), au milieu des palmiers du Tamarisk Country Club fondé par leur ami Frank Sinatra, les propriétaires ont restauré cette maison construite en 1968, en reconstituant l’ambiance des années pop.
La chambre a été entièrement meublée de trouvailles dans les brocantes californiennes : lit en métal chromé, fauteuil italien recouvert de cuir mandarine.
Tout a été choisi selon les standards des années 60 : moquette, tapis et coussins en laine à longs poils, chrome et Plexiglas (plateau et table de nuit) et couleur dominante orange.

Immense, toute blanche, ultramoderne...

...comme dans une suite d’hôtel de luxe.
Les meubles ont été réduits au strict minimum. Le lit est incrusté dans un socle en érable qui fait à la fois descente de lit et table de nuit. De chaque coté les suspensions à abat-jour plissé qui descendent jusqu’à la hauteur de l’oreiller remplacent les lampes de chevet.
En face, une console en marbre est surmontée d’une cheminée et la télévision est posée sur un guéridon de Saarinen (Knoll*).
Pour donner un peu d’intimité à la pièce, des rideaux en voilage ultrafin couvrent la longueur des murs.
Une modernité immaculée jusqu’au sol qui est un parquet laqué blanc.

Nocturne indien

Décoratrice et un peu magicienne, Sophie Lescot sillonne l'Inde depuis bientôt 30 ans pour rapporter des étoffes, meubles et objets pour son entrepôt Le Bateau de Safran* et sa boutique Sagas d'Orient. Des voyages qu'elle poursuit en rêve au coeur de sa chambre, quintessence du raffinement à l'indienne. Sur fond de saris anciens poupre en toile de Madras trône un lit colonial à baldaquin XIXème en palissandre sculpté, une rareté du sud de l'Inde, habillé d'un dessus-de-lit en coton découpé et d'une courtepointe en khadi de coton, au-dessus desquels flottent de voluptueux saris en voile de coton et fils jaune d'or tissés main du Kerala. Avec, tout autour, une belle sélection de mobilier et d'objets aussi anciens que précieux. Au sol, nattes végétales tressées main.